
Diane Kaneza
La coriace dans le 7ème art
Elle est l’une des rares burundaises qui ont plongé sans hésitation dans un terrain «moins prometteur» selon certains. Actuellement présidente du COPRODAC, elle est plus que passionnée par le son et l’image.
Le talent ne se force, ni ne se crée. C’est un don divin. La clé réside dans sa découverte, puis dans son développement, pour créer une symbiose, une harmonie.
Eh bien, il serait moins évident, moins judicieux de parler du cinéma 7ème art au Burundi, sans évoquer le nom de Diane Kaneza.
Sur ces traces…
Diane commence à exercer sa passion devant le petit écran sur la télévision nationale, la seule à cette époque. Elle anime, de 2006 à 2011, les magazines comme l’« Evénement Culturel de la Semaine », « Bonne réponse ». Des emissions pour les jeunes branchés, surtout allant dans le sens de la promotion intellectuelle des adolescents.
Sous les services de la RTNB, elle va produire quelques chefs d’œuvres en documentaires. Il s’agit « Notre Terre, Notre Héritage », puis de « Eau potable, eaux usées ». Ce dernier sera même diffusé dans Reflet Sud sur TV5 Monde Afrique en 2009.
Ayant fait la faculté des sciences de la communication et conception audiovisuelle à l’Université Lumière de Bujumbura, elle est alors animée par l’envie de révolutionner le secteur cinématographique. Son objectif cœur est de traiter les sujets profonds qui hantent la femme burundaise.
Pour arriver à ses fins, Diane Kaneza, décidera de se lancer dans la carrière privée, exclusivement dans le cinéma.
Malgré les défis centrés sur la recherche des marchés, la fatigue des tournages, les investisseurs retissant, et surtout tout un monde qui ne veut pas croire en elle, ses pulsions vont faire d’elle, une dévolue du 7ème art.
Diane est tout le temps prise: tourner une seule séquence toute la journée, la pluie qui, des fois interrompt tout, attendre le coucher du soleil pour une petite prise, les casses tête du montage, point de repos pour la brave dame.
Sa vie va être résumée dans la création, l’imagination de nouveaux sujets qui font trait à la promotion de la femme Burundaise. Finit alors les fêtes en famille, les relax des weekends. Son métier est certes exigeant, mais elle est toujours sur son principe: «Suivre sa passion et ne reculer devant rien». Pour elle, faire ce qu’on aime est ce qui compte le plus.
Filmographie
Née en 1983 à Bujumbura, Diane détient un diplôme de Master 2 en Réalisation de Documentaire de Création à l’Université Gaston Berger de Saint Louis au Sénégal. Elle est professeure des cours de production documentaire/ fiction dans le département de communication et conception visuelle à l’Université Lumière de Bujumbura.
En Janvier 2012, Diane co-fonde avec des amis la société « Mikadie Production » qui a déjà produit plusieurs œuvres de commande.
Actuellement, Diane est Présidente du Collectif des Professionnels du Cinéma et de l’audiovisuel du Burundi (COPRODAC) depuis février 2018. Directrice du Festival International du Cinéma et de l’Audiovisuel du Burundi (FESTICAB) en 2016, elle a ensuite occupé le poste de chargée de la programmation de 2013 à 2015 et en 2018, dans le même festival.
Diane a déjà reçu le prix du meilleur film documentaire, avec son film «Abattage et Environnement peuvent-ils rimer?» octroyé par le Festicab lors de sa toute première édition en 2009. Retenue pour le Concours Afrique au Féminin, « Kaz’O’zah » son court métrage réalisé en 2014 est aussi diffusé sur Canal+ Afrique.
Son film « Mon identité » a été nominé aux trophées francophones du cinéma de 2018 ainsi qu’à d’autres grands festivals au Sénégal, au Maroc et au Cameroun. Le film a également reçu le prix Spécial du Jury au Young African film makers awards / Afrika film festival (Belgique).